Nationalisme et pédophilie, faisons le point

Voici un article salutaire de monsieur l’abbé Du Thail.

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Il y a quelques temps, l’écrivain cosmopolite1 Gabriel Matzneff a fait l’objet d’une polémique due à sa pédophilie, alors que celle-ci était revendiquée et assumée depuis de nombreuses années. Face à la vague de condamnations médiatiques (dont il n’est pas ici question d’évaluer la sincérité), les réactions de certaines personnes classées à « l’extrême-droite » ont pu étonner. Celles-ci ont révélé ce que beaucoup ignoraient : le « milieu national » n’est pas aussi pur sur le sujet que le croient de nombreux militants sincères.

Au premier rang des défenseurs de Matzneff, il faut citer rien moins que le chantre de la Nouvelle Droite néo-païenne, celui qui est incontestablement sa figure de proue : Alain de Benoist. Pour lui, les choses sont claires : « les gens qui n’aiment pas Matzneff me sont immédiatement antipathiques »2 ; il faut dire que, dès 1986, dans un article élogieux intitulé « L’Archange Gabriel »3, on pouvait lire : « Qu’un écrivain déclare, comme la chose la plus naturelle du monde, qu’il préfère le commerce charnel des très jeunes personnes aux turpitudes classiques de ses contemporains, et il n’en faut pas plus — en pleine société permissive — pour le faire passer pour le Diable dans le Landerneau parisien », osant même plus loin « Il me semble, selon mon échelle de valeurs personnelles, qu’il est plus “scandaleux” de regarder les jeux télévisés, de jouer au Loto (…) que d’avoir la passion des fesses fraîches, des émotions naissantes et des seins en bouton. »4 Notons qu’une personne avec une telle « échelle de valeurs personnelles » n’en continue pas moins depuis lors à être l’une des grandes références de la « droite nationale »… Par conséquent, il n’est guère étonnant que son disciple François Bousquet, rédacteur en chef de la revue Éléments et directeur de la Nouvelle Librairie, ait voulu éditer Matzneff, boycotté par ses éditeurs précédents après la polémique, et n’y renonçant que contraint et forcé en se plaignant, scandalisé, de « menaces de mort » sur son personnel : sûrement de la part de gens n’ayant pas la même « échelle de valeurs personnelles »…

Autre défenseur de Matzneff : Christian Bouchet5. Ce nationaliste-révolutionnaire « eurasiste », aujourd’hui reconverti en défenseur de la tradition catholique de la France malgré ses penchants satanistes (suivant en cela les consignes de son maître Douguine), dirigeait jadis la revue Lutte du Peuple dans laquelle celui qui était alors un anti-chrétien haineux s’était bruyamment réjoui de l’assassinat des moines de Tibhirine (1996)6 ; dans la même revue, on pouvait lire à propos de la pédophilie de Matzneff « Comment oser juger celui qui par son mode de vie, par son choix de comportement est le porte-drapeau des dissidents de la civilisation occidentale ». Bouchet, qui a « toujours bien aimé Matzneff » et lu tous ses livres, fut tout surpris des réactions de certains nationalistes (notamment Yvan Benedetti) contre le pédophile : « C’était un changement de comportement très net. On est devenu hostile à Matzneff alors que l’extrême droite ne lui avait jamais été hostile. » Il explique cela par une influence étrangère : « La lutte contre tout ça est arrivée tardivement des États-Unis »7, sûrement une raison de plus pour lui d’être anti-américain…

Néanmoins, certains défenseurs de Matzneff ne sont pas spécialement « Nouvelle Droite » : ainsi, l’ancien cadre du FN et de divers autres partis de droite nationale Jean-François Touzé estime qu’il s’agit du « plus grand écrivain français vivant » ; plus surprenant, le bien connu Alain Soral, qui rappelle pourtant volontiers avoir dénoncé haut et fort les réseaux pédocriminels, le défend : « il a indubitablement un pied dans la pédocriminalité, mais un pied, là où beaucoup d’autres en ont deux »8. Enfin, d’autres soutiens de droite mais très marqués sur le plan communautaire : Élisabeth Lévy et son magazine Causeur, spécialistes dans la dénonciation des « nouveaux puritains » (mais qui semblent beaucoup plus bienveillants vis-à-vis des vieux pervers), et Alain Finkielkraut, dont la défense de pédocriminels est une constante (que ce soit pour son coreligionnaire Roman Polanski ou pour le président du Siècle Olivier Duhamel).

Cette indulgence envers la pédophilie (euphémisme) est aussi partagée par une autre grande figure de « l’extrême-droite », le célèbre « théoricien du Grand Remplacement » Renaud Camus. En 1982, celui-ci écrivait (âmes sensibles s’abstenir) : « je crois bien qu’il n’est pas trop rare qu’un garçon de treize ou quatorze ans revienne volontiers près du gros vieux monsieur qui l’a branlé avec art. De tels épisodes seraient traumatisants. Quelle foutaise ! » , espérant que bientôt « jeter en prison pendant des années qui n’est coupable que d’avoir partagé du plaisir avec des enfants paraîtra […] aussi monstrueux que la castration médiévale des sodomites »9. En 1997, en pleine affaire Dutroux, il affirme « l’ensemble des discours sur la prétendue “pédophilie” constitue la dernière forteresse, la plus farouchement gardée, de la vieille haine immarcescible de la sexualité […] les enfants ont une sexualité et des pulsions sentimentales bien connues, qui peuvent très bien se porter sur des adultes »10. Voilà donc encore une « grande référence » de nos milieux…

On peut, pour finir avec ce musée des horreurs, rappeler le réseau « pédonazi » autour de la revue heureusement défunte Gaie France (1986-1993), fondé par le pédocriminel de réseau et national- socialiste (?) Michel Caignet et à laquelle collaborait le défunt Guillaume Faye et le toujours bien vivant Philippe Randa, revue où abondait les photos de jeunes garçons nus et les demandes de rencontres pédophiles, interdit à la vente aux mineurs en raison de son incitation à la pédophilie en 1992. Le détraqué Michel Caignet sera plus tard condamné à 4 ans de prison pour diffusion de films pédopornographiques, mais, à notre connaissance, est toujours de ce monde.

Pour notre part, pour faire face à toute cette vermine, nous approuvons totalement la solution préconisée par le regretté Roger Holeindre, qui, parlant d’un bar où une enfant prostituée par le patron avait été retrouvée morte, affirmait : « Si nous, nous étions au pouvoir, je peux vous dire que le soir même, on descendrait dans ce bistrot et que le patron et les clients seraient pendus devant la porte parce que c’est comme ça qu’il faudra que les choses se passent si on veut que notre Patrie et le monde occidental survivent à la vague de merde qui est en train de se déclencher ! »11

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Notes :

1 D’origine russe par son père et juive par sa mère

2 Propos recueillis en juillet 2012 par Christopher Gérard, écrivain belge de la Nouvelle Droite et membre par ailleurs des Amis de Matzneff…

3 Cet anti-chrétien notoire en profitant ainsi pour blasphémer…

4 Éléments n°60, 1986

5 Auquel nous avons consacré tout un article, au vu de la dangerosité du personnage : Pas de satanistes chez nous ! – Bruno Hirout

6 « Il parait que le corps humain contient plusieurs respectables litres de sang. Et un moine ? Combien de litres de foutre croupi, de pus fossilisé et d’humeurs rances ? Aton une seconde pensé au sale boulot qu’a du entreprendre l’égorgeur du GIA ? (…) Ah les disciples d’Allah qui font à autrui ce que ces truies ont fait aux Saxons de Verden … Ah les sympathiques primitifs qui coupent au couteau ébréché la peau délicate des gorges offertes … »

7 Les différentes citations de ce paragraphe sont tirés de Dans l’ombre de Matzneff, l’extrême droite pédophile | StreetPress (site d’extrême-gauche)

8 Dans une émission du 18/01/2020 dont nous nous abstenons de reproduire les propos sur l’affaire Vanessa Springora, dont l’obscénité dépasse toutes mesures (à propos d’une jeune fille de 14 ans!)

9 Notes achriennes, 1982

10 Extrait d’un entretien à la revue l’Infini, 1997

11 Discours à l’université d’été du Front National de 1998