L’effondrement du métier de journaliste
Par Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS, en préface du livre Covid 19, ce que révèlent les chiffres officiels.
« Après bientôt trois ans de « crise », on reste au demeurant effaré devant toutes les lâchetés et toutes les malhonnêtetés intellectuelles qui semblent parfois presque devenues routinières dans les « agences sanitaires » et les directions ministérielles chargées des études et des statistiques. Si l’on comprend évidemment l’impossibilité de contredire frontalement la hiérarchie et le souci de préserver son emploi et sa carrière, nombre de femmes et d’hommes étaient conscients des manipulations destinées à servir la propagande politico-industrielle et ils auraient pu aider beaucoup plus, en sous-main, ceux qui, comme nous, prenaient le risque de parler à visage découvert. Cette lâcheté nous fait mal, tout comme celle de la majorité de nos élus, de droite comme de gauche (et de l’écologie). Et que dire du véritable effondrement du métier de journaliste, ce dernier étant devenu un simple communicant, relayant sans vergogne la propagande des puissances politiques et financières, traînant donc dans la boue les lanceurs d’alerte que nous fûmes. »