Précisions de l’abbé Du Thail

Précisions de l’abbé Du Thail suite à certaines discussions sur les réseaux sociaux.

Chers amis, je vous propose ci-dessous, avec son accord, une communication de M. l’abbé Du Thail suite aux différentes remarques lues sur les réseaux sociaux ces derniers jours :

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Bonjour X,

Excusez-moi de vous déranger en ce saint jour de l’Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ mais j’ai appris qu’il y avait eu certaines discussions à propos de moi entre des intervenants d’Oremus et d’autres personnes sur les réseaux sociaux et, à toutes fins utiles, j’aimerai en profiter pour éclaircir quelques points de détail.

Tout d’abord, je précise à ceux qui discutent de l’opportunité ou non de m’appeler « monsieur l’abbé » qu’en France, depuis plusieurs siècles, il est d’usage d’appeler ainsi tout séminariste en soutane, et je les rassure tout de suite, ma soutane est valide ! J’ajoute que je l’ai reçue d’un prêtre ordonné par Mgr Lefebvre. Comme j’ai vu que ce titre était aussi contesté pour monsieur l’abbé Raffray je précise, puisque visiblement cela est ignoré, qu’il a fait plusieurs années à Ecône et qu’il y a reçu la soutane et, je crois, les ordres mineurs, donc, pour lui aussi, ce titre ne devrait pas être objet de contestation de certains sédévacantistes ; je les renvoie volontiers par ailleurs à l’excellent livre sur la validité du nouveau rite du non moins excellent abbé Rioult, peu suspect de modernisme ou même de modérantisme.

Ensuite, j’apprécie la courtoisie employée dans votre écrit à l’adresse de Monsieur K sur la compatibilité entre national-socialisme et catholicisme, et je vous en félicite. Je déplore néanmoins que ce ton ne soit pas toujours de mise dans les débats sur le sujet entre catholiques combattant la judéo-maçonnerie : quels que soient les désaccords et divergences, parfois profonds, qui peuvent nous séparer, nous sommes tous dans le même camp, et il serait bon là-dessus de se rappeler les leçons de Carl Schmitt sur la distinction élémentaire en politique de l’ami et de l’ennemi. Ce n’est qu’avec regret et forcé par le ton employé contre moi que j’ai répondu sur le même ton au sieur Abauzit, mais je ne prétends pas avoir été un modèle sur le sujet, c’est un effort collectif que les catholiques de nos milieux, moi le premier, doivent faire là-dessus.

Enfin, j’en profite pour ajouter, en écho à un passage de votre lettre à Monsieur K, que je n’ai jamais compris la prétention mérelienne de faire du fascisme catholique quelque chose de « nouveau, sans aucun précédent historique » : en pratique, vous pourrez voir dans mon livre (1e partie, chapitre V) à quel point cette assertion est sans fondement. Même pour ce qui est de la théorisation de cela, nous avons dès les années 1920 un Piero Misciatelli (dont la réédition est pourtant postfacée par Mérel) ou un Herman De Vries De Heekelingen ; j’ajouterai néanmoins que, pour moi, la meilleure synthèse sur la question est La Révolution du vingtième siècle, de José Streel (1941). Mais surtout, comme le disait Pierre Sidos, le fascisme est « au fond l’expression renouvelée d’un pouvoir temporel chrétien non clérical » car, comme le disait Saint Pie X : « la civilisation n’est plus à inventer, ni la cité nouvelle à bâtir dans les nuées. Elle a été, elle est ; c’est la civilisation chrétienne, c’est la Cité catholique. Il ne s’agit que de l’instaurer et de la restaurer sur ses fondements naturels et divins ».

En vous félicitant encore, vous et tous les intervenants d’Oremus, pour votre travail, je vous assure de mon amitié et je vous souhaite une bonne et sainte fête de l’Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ,

In Christo

abbé Du Thail