Exagérations, mensonges et inversion accusatoire, retour sur la Saint-Barthélemy

C’est aujourd’hui le 450ème anniversaire de la Saint-Barthélemy et déjà des personnalités politiques comme François Asselineau partent en délire à propos de « l’ultra catholicisme », accusant le pouvoir « faible » d’avoir permis la « passion » du crime des catholiques, croyant pouvoir faire un parallèle avec notre époque.

Cet exemple caricatural, s’il ne permet pas à son auteur d’être moqué par le grand public pour sa stupidité et sa fausseté, c’est parce que le mensonge historique à propos de la Saint-Barthélemy a atteint des proportions énormes car il arrange tout le monde depuis quatre siècles, des protestants aux républicains, sans compter la foule des catholiques mièvres et incultes qui ne jurent que par la repentance et l’autoflagellation.

Je vous propose de revenir sur trois points importants pour bien saisir de quoi il s’agit et comprendre pourquoi les ahurissants propos de François Asselineau sont, de nos jours, possibles en toute impunité.

  • Qu’est-ce que la Saint-Barthélémy selon la doxa et en réalité ?
  • Le pouvoir était-il faible ?
  • La faiblesse du pouvoir a-t-elle permis le déchaînement de violence des méchants catholiques fanatiques contre les gentils petits protestants trop mignons ?

La Saint-Barthélemy est communément enseignée comme étant « le massacre de 3000 protestants à Paris dans la nuit du 23 au 24 août 1572 », elle serait « restée un symbole de l’intolérance religieuse » selon le Larousse. En réalité, la Saint-Barthélemy intervient après cinquante années d’exactions protestantes dans le royaume de France (pillages, sacrilèges, massacres, etc.). En effet, les protestants ne se sont pas installés en France comme des pionniers sur une terre vierge, mais comme une puissance ennemie (d’ailleurs soutenue par l’argent anglais) au sein d’une terre royale et catholique qu’ils feront tout pour soumettre à leur loi. Les catholiques n’ont ni le monopole ni l’initiative des dites « guerres de religion », ils subissaient depuis les premiers jours des provocations et crimes protestants, ils étaient en permanence en état de légitime défense. Comme l’écrit Michel Defaye dans Le protestantisme assassin, nos ancêtres, loin d’être des papistes fanatiques assoiffés du sang innocent des protestants, « ont lutté, en réalité, pour rester catholiques ».

Quant à une faiblesse du pouvoir royal qui aurait permis aux catholiques de se déchaîner à son insu, il s’agit là encore de grotesques affabulations anticatholiques. L’initiative de la Saint-Barthélemy est royale et non cléricale. Le 23 août 1572, exaspéré et effrayé par les initiatives du parti protestant pour renverser le royaume catholique, Charles IX repoussera la proposition de Catherine de Médicis de faire tuer les chefs huguenots, et ordonnera sous l’effet « d’un accès de fureur » le massacre des protestants. Quelques heures plus tard, le 24 août 1572 à 2h du matin, le roi revient sur sa décision et donne le contre-ordre, refusant finalement le massacre des protestants et même le meurtre du traître Coligny.

Comme le souligne l’écrivain Henri Hello dans son implacable exposé La Saint-Barthélemy, « ces détails, sans excuser le roi, montrent du moins que la Saint-Barthélemy n’a pas été préméditée ».

Et l’Eglise catholique là-dedans ? Eh bien, n’en déplaise à ceux qui haïssent le Christ et se saisissent de chaque opportunité pour vomir sur notre belle religion, elle n’a rien à voir dans cette histoire. Aucun religieux n’a participé aux actes de vengeance contre les protestants, ils ont au contraire fait ce que l’Eglise a toujours fait : secourir les nécessiteux. Citons encore Henri Hello : « Le clergé remplit, pendant les massacres, le rôle qui lui revient. Au lieu de frapper, il sauve. Les couvents de Toulouse servent d’asile aux calvinistes. L’évêque de Lisieux empêche lui-même des protestants d’être massacrés. Les catholiques de Romans délivrent cinquante-trois détenus sur soixante. Sept seulement périssent ; ils ont porté les armes. A Nîmes, où les huguenots ont massacré les catholiques le jour de la Michelade, les catholiques protègent les huguenots. »

En conclusion, il convient donc de retenir que l’initiative du désordre et de la violence lors des « guerres de religion » est protestante, que la Saint-Barthélemy et ses quelques centaines de victimes (car c’est en réalité 468 morts dont seulement 152 nommés, et non « de 3 000 à 10 000 »), si dramatique que soit chaque mort, est bien éloignée des milliers de catholiques martyrisés et tués par les protestants. Comme l’écrit Yves Gérardin dans Le Lutherrorisme, le lavage de cerveau concernant la Saint-Barthélemy participe « à l’incroyable retournement de la religion qui s’est partout imposée par la terreur et qui transmet aujourd’hui une identité victimaire ». Ne soyons ni des dupes ni des points de passage du mensonge protestant !