Derrière l’échec du 6 février 1934, la scandaleuse défection des chefs

La vraie tradition est critique, et faute de ces distinctions, le passé ne sert plus de rien, ses réussites cessant d’être des exemples, ses revers d’être des leçons. Charles Maurras

Le 6 février 1934, des nationalistes tentent de sauver la France en renversant le régime pourri et corrompu.

Ils seront abattus par la République après plusieurs défections scandaleuses dans leurs rangs.

C’est tout d’abord le Colonel de La Rocque qui retire ses nombreux Croix-de-Feu et qui refusera jusqu’à la guerre toute alliance avec les autres organisations nationales. L’ancien ministre de l’Intérieur André Tardieu confiera plus tard qu’il versait à La Rocque 20 000 francs par mois sur les fonds secrets…

Ce sont ensuite Charles Maurras et Maurice Pujo qui, après avoir empêché Léon Daudet de rejoindre la tête de la manifestation, demandent à leurs troupes de se replier à l’imprimerie du journal de l’Action française pour permettre sa parution le lendemain…

La République sortira grandie de cette tentative de coup de force nationaliste car, malgré les nombreux morts, la majeure partie de la droite et des « honnêtes gens » ayant manifesté le 6 février ralliera la figure rassurante de Gaston Doumergue, protestant et franc-maçon…

Ces graves insuffisances des chefs nationalistes français ont privé la France d’une expérience de « Révolution nationale » en temps de paix et sans occupation étrangère.

Honneur aux morts du 6 février 1934 qui, sans être contaminés par la corruption, le soucis du marketing et les calculs politiques minables, sont tombés pour avoir essayé de libérer la France de ses élites malfaisantes et corrompues.